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Photo du rédacteurNini Blue

Au secours ! Mon cheval mange des chardons !

Pas de panique ! Même s’il les mange du bout des dents en faisant une drôle de tête (et oui, ça pique vraiment), il ne va pas mourir. Le chardon, malgré son apparence peu avenante, est très bon pour la santé des équidés.





Le cheval, cet animal domestique resté sauvage malgré les apparences


Prenez un cheval dès son plus jeune âge, habituez-le au boxe, au travail en carrière ou au manège, au paddock, au pré, aux balades entre copains, à la compétition…

Offrez lui plein d’amour, des gratouilles, un habitat luxueux avec des repas équilibrés, du foin et des granulés avec des compléments alimentaires selon sa forme physique et votre cheval sera heureux. Vous ne le savez peut-être pas, mais le cheval a une capacité d’adaptation extraordinaire, à son lieu de vie, à ses congénère, à vous.

Cependant, si tout s’arrête, si ce même cheval se retrouve du jour au lendemain livré à lui-même dans la nature, sans repas journalier, mais avec juste une étendue sauvage à perte de vue, alors il saura trouver lui-même sa nourriture et un point d’eau potable.


Sauvage est le cheval… sauvage, il restera !


Malgré ses habitudes à une vie pépère, remis en liberté, il saura se gérer et trouvera d’instinct tout ce dont il a besoin, même s’il doit se déplacer sur des centaines de kilomètres. Les chevaux, se transmettent naturellement ce savoir des plantes. Ils connaissent celles qui sont bonnes pour eux, les effets sur leur métabolisme et savent éviter celles qui sont toxiques. Le cheval connait mieux les plantes qu’un bon phytothérapeute. Et celui qui vit dans une écurie, qu’il soit en boxe ou au pré, sait aussi cela.


La prochaine fois que vous emmènerez votre cheval brouter, il serait intéressant de l’observer et d’être attentif aux plantes qu’il mange en priorité. Trèfle, pissenlit, plantain, ortie, chardon ? … elles ont toutes une action ciblée sur son organisme et sont un bon indicateur sur ses carences.


Aïe ! ça pique !


Je vous mets au défi de cueillir des chardons pour faire plaisir à votre cheval ! Cette plante n’a rien d’attrayant car elle est couverte de feuilles piquantes. Mieux vaut le laisser gérer seul cette cueillette. Cela vous évitera bien des désagréments. Et lui, sait ce qu’il est capable de supporter en terme de piquant en bouche ! Un conseil ? Laissez-le choisir !



Le droit de manger épicé


Chacun son truc ! Certains humains aiment déguster des plats très relevés, votre cheval aussi visiblement ! Lorsqu’un équidé décide de manger des chardons, c’est parce qu’il a besoin de détoxifier son foie : granulés trop riches, rations en grains trop importantes, carence en minéraux spécifiques suffisent à chambouler son métabolisme. Peu importe si ça pique ! Faites-lui confiance. Si son corps en réclame, il en mangera de bon gré.



Plantes et pâturages

Vous êtes vous déjà demandé pourquoi dans certaines pâtures, des « parcelles » d’herbes qui ont pourtant l’air bien bonnes à nos yeux, ne sont jamais touchées par les chevaux ? C’est ce qu’on appelle des « Zones de refus ». Ce sont des plantes montées à épi, non consommées et des mauvaises herbes. Dans tous les prés, il y a des zones de refus. Même si l’herbe est ultra-rase (dite en surpâturage), les chevaux préfèrent manger cette herbe courte, quitte à croquer de la terre avec.


Mais pourquoi ?

Parce que les chevaux savent quelles herbes sont bonnes pour eux et lesquelles sont toxiques.

Mettez un cheval dans un pré garni de bouton d’or et vous verrez qu’il n’y touchera pas car il est dangereux pour sa santé.


Une communication silencieuse

Le cheval est peu enclin a chouiné quand il ne se sent pas bien. S’il souffre d’ulcère ou qu’il est pris de crise d’aérophagie, vous ne vous en apercevrez pas… sauf si… vous apprenez à mieux l’observer.

  • Son attitude à l’attache a changé ?

  • Il grince des dents quand on le sangle ?

  • Il a l’air d’avoir faim tout le temps ?

  • Son ventre a bizarrement gonflé en quelques jours ?

  • Quand vous l’emmenez brouter, il vous traîne à un endroit spécifique où il n’y a que des « mauvaises » herbes (pissenlits, orties, chardons…) ?

Vous voyez ?

Tous ces signes vous indiquent qu’il y a un truc qui cloche. Encore une fois, vous pouvez lui faire confiance, car il sait. Et maintenant, vous aussi, vous savez et vous pouvez dès à présent lui apporter ce dont il a besoin.


Les bienfaits du chardon sur l’organisme des chevaux


Le chardon est un excellent protecteur des cellules du foie. Il protège le foie, renforce son rôle de détoxifiant et favorise le bon renouvellement des cellules. Il est connu pour freiner leur disparition (en cas de lepto/piro) et aide à éliminer les toxines.


Le cheval, un maître d’école en la matière


Le cheval qui mange des chardons vous signale que son alimentation est trop riche ou qu’il a besoin d’une détox après un traitement médicamenteux lourd (antibiotique, anti-inflammatoire, corticoïde). De même un cheval sujet à l’embonpoint aura tendance à vouloir manger des chardons, ce qui est le cas d'Aldo.


Pour l’aider

  • Qu’il vive au boxe ou au pré, opter pour une cure de détox du foie grâce à aux produits vendues dans le commerce. Selon les distributeurs, cela existe en poudre, en liquide, ou en herbes séchées qu’il faut ajouter à la ration du cheval. Cette dernière peut être minime, juste nécessaire à l’absorption de ce complément. Le chardon forme aussi une très bonne association avec l’artichaut et le pissenlit. Cette synergie permet entre autre un bon drainage.

  • Réduire les rations en grains et privilégier le foin s’il vit en boxe.

  • Trouver des spots à chardons si votre cheval vit dans une pâture qui ne lui offre pas tous les nutriments nécessaires (notamment quand il y a surpâturage = zone d’herbage < 3cm). En balade, faites des vraies pauses broutage.



Alors ? pas de panique si votre cheval mange des chardons ! Soyez à son écoute, apprenez à voir ce dont il besoin.



Sources


IFCE-Brochure_CHEVAL-A-LHERBE_Equi-pature_VF.pdf

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