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Séance d'équitation mise en dé-route : "Engagez-vous ! Rengagez-vous qu’y disaient !"

  • Photo du rédacteur: Nini Blue
    Nini Blue
  • 29 mars
  • 5 min de lecture

En équitation, avez-vous déjà été témoin d’une énigme an-atomique aussi complexe qu’un cavalier cherchant un cure-pied dans une botte de foin ?


Imaginez les petons d’Aldo s’embarquer, tous seuls comme des grands, dans l’organisation simultanée de trois activités différentes… 


Je vous explique, avant que vous ne perdiez pied (et moi mes étriers)...

Après quelques mois de pause hivernale pour Aldo et moi, rythmée par une diète stricte à base de farniente et de Nutella (pour moi, pas lui), j’ai décrété qu’il était temps pour nous deux de retrouver nos silhouettes d’athlètes influençables. Direction le coaching intensif pour bodies prêts à poster sur Insta.


Pour commencer gentiment, un petit check-up complet des boutons de commande a été effectué dans l’objectif d’une reprise légère et gracieuse où le cheval se porte seul, crinière au vent. Malheureusement l’excès de pluie et de léthargie de ces derniers temps ont rouillé tout le mécanisme, créant, je le crains, de nombreux faux-contacts et interférences. Les boutons de mon cheval venaient de s'emmêler les pinceaux, foirant complètement notre fringante séance body-buildée.



Aussi, l’enclenchement du levier à la vitesse supérieure a soudainement réveillé l’avant-main, emplie de l’unique mission d’aller au fraises, avec l’élégance d’un sommelier reniflant un grand cru.



Au même moment, les postérieurs pris de mollasserie aiguë, ont pris l’initiative d’un voyage intersidéral, en stage express de méditation transcendantale sous Xanax. Le corps du cheval, quant à lui, tiraillé entre ses deux parties, s’est retrouvé complètement distendu tel un ressort en se demandant comment il était censé relier tout ça… Avec du scotch et une prière, sûrement ?




Mon état, à peu près aussi limpide que celui d’Aldo, variait entre émotions médusées et la prise de conscience de l’interaction de mon popotin avec cette montagne russe animale, secoué comme un yaourt oublié dans un lave-linge… Une grâce toute relative, vous en conviendrez.






 



Besoin de décodage ?

Voici ce que pensent les coachs de notre soupe à la ramasse :




Fanny Morel, enseignante BPJEPS et BFFE2 formation internationale La Cense

« L’objectif de la séance était de remettre le cheval gentiment au travail. On a testé une détente rêne longues afin qu’Aldo s’échauffe tranquillement. Mais la problématique de santé de ce cheval fait que lorsqu’il est laissé dans le vide, il est complètement décousu : l’avant précipite, l’arrière laisse les postérieurs à 4 km et au milieu le corps n’est pas tendu. Cela donne l’impression que le cheval est coupé en 3 parties et cela le fait trébucher.

Quand la cavalière tient devant en utilisant ses abdominaux, cela permet de mieux connecter le cheval, d’avoir la tension du dos et les postérieurs qui s’engagent sous la masse. 

En travaillant Aldo dans une allure beaucoup moins rapide, que ce soit dans le pas ou le trot, en se focalisant sur la qualité de chaque pas (avec un garrot qui remonte et l’utilisation de ses abdos), on obtiendra un meilleur équilibre du cheval et un meilleur engagement. 

Pendant cette séance que nous avons préférer écourter, le débordement émotionnel de la cavalière, a rendu aussi l’ensemble inconfortable pour Aldo. Trop d’émotions ont interféré directement sur sa disponibilité et la façon dont il a reçu toutes ces informations. »






Morgane Pennequin, enseignante BPJEPS et coach en équitation collaborative spécialisée en biomécanique



« Le cheval a deux zones qu’on appelle « charnières», où les forces se rejoignent :  Une zone en cervico-thoracique (jonction entre l’encolure et le thorax) et une autre en thoraco-lombaire (jonction entre le thorax et le bassin). Ce sont à ces endroits-là, souvent, qu’on a cette impression de scission, comme si le cheval fonctionnait en plusieurs parties. De là pourrait découler l’impression d’avoir un équidé en 3 parties. Il s'agit d'une compensation courante chez les chevaux à tendance hyperlaxe.  C’est plus facile pour eux à court terme. Mais à long terme, moins ils se tonifient, plus ils utilisent leur hyperlaxité et plus l'extension de leur dos sera importante, ce qui est l'inverse de ce qu'on veut. Car ce que l’on recherche c’est que le cheval « tienne » son dos et connecte toutes ses parties ensemble. Pour cela il va avoir besoin de tonifier et muscler sa ceinture abdominale et sa sangle thoracique. 

Quand on se retrouve dans cette situation en travaillant un cheval, on a besoin avant tout de reconnecter les zones entre elles. Et pour ça, la première étape est de faire revenir le cheval dans le présent, avec nous. On veut l’amener à faire attention à la façon dont il pose ses pieds et comment il fonctionne dans son corps. Le numéro un de tout travail, si on veut qu’il soit porteur, c’est de chercher la décontraction et la lenteur. Une fois qu’on a ça, très souvent, les zones se mettent à refonctionner ensemble et on peut aller chercher de la tonicité.»







Léa Weingarten, Kairos Equitation, coach en équitation comportementale BFEE 1 et 2 et professeur en Technique Alexander


« J’adore aussi commencer par des séances rênes longues où le cheval décide totalement de son chemin aux trois allures. Cet exercice demande cependant de l’attention et de la rigueur. Ce n’est pas parce qu’on est en liberté qu’on est « free-style » en mode gros nez rouge et chaussures de clown. (Rire)


Pendant la séance, quand Aldo trébuche par manque de tonus, cela réveille un trauma et des peurs chez Nini. 

L’état émotionnel de la cavalière entraine aussi une réaction multipliée de la part d’Aldo. La mayonnaise est lancée.

Dans ma conception de l’équitation, c’est le cheval qui vient de lui-même se mettre sur la main. Le cavalier lui propose et c’est au cheval de venir sur la main, pas au cavalier de la prendre.

Du coup, proposer au cheval un premier temps en liberté (rênes longues) est (semble) pertinent car cela permet au cheval de se prendre en charge. 

Ce qu’il s’est probablement passé pendant ce début de séance : le cheval n’était pas en phase avec sa cavalière, plus préoccupé par son environnement. La cavalière au-dessus, peu tonique et mal assurée, prise aussi par son émotion a demandé un changement d’allure alors même que la connexion au pas n’était pas établie, confondant passage à l’allure supérieure avec précipitation sous tension. 

On peut s’assurer que le cheval est bien dans une détente en faisant attention à ces signaux : le cheval peut regarder à gauche et à droite, mais régulièrement ses oreilles s’orientent vers le cavalier, sa nuque est avancée, loin du garrot, loin de l’accroche de la queue et il marche tranquillement dans un petit pas. Une fois qu’on a ça, on peut lui demander de partir au trot, rênes longues. Cela va lui demander de s’organiser et de se prendre en charge sans précipiter." 



Le tonus est possible si l’émotionnel est stable. Quand on est fort dans l’émotionnelle, alors il n’y a pas de tonus, il n’y a que de la tension.




Alors, note pour plus tard : Ne faites pas comme moi. Ne sombrez pas dans la procrastination pour monter votre cheval !


A régularité

Vous obtiendrez

Un cheval bien huilé

Qui vous portera

Avec panache plutôt

Qu’à la ramasse


Nini

1 Kommentar

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Gast
07. Apr.
Mit 5 von 5 Sternen bewertet.

J’adore j’adore j’adore 😍

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